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Document unique EvRP et risques liés à la présence d'animaux

Document Unique : Gérer les Risques Liés aux Animaux en Milieu Professionnel

Document Unique : Gérer les Risques Liés aux Animaux en Milieu Professionnel

Le Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP) est un outil central dans la politique de prévention des risques en entreprise. Obligatoire pour tout employeur, ce document vise à recenser, évaluer et classer les risques auxquels les salariés peuvent être exposés. Parmi ces risques, ceux liés à la présence d’animaux sont souvent sous-estimés alors qu’ils peuvent avoir des conséquences sérieuses sur la santé et la sécurité des travailleurs.

Qu’est-ce que le Document Unique ?

Institué par le décret n°2001-1016 du 5 novembre 2001, le DUERP doit être élaboré et mis à jour par chaque employeur. Il permet :

  • d’identifier les dangers présents dans l’environnement de travail ;
  • d’évaluer les risques en fonction de leur probabilité et de leur gravité ;
  • de proposer des actions de prévention adaptées ;
  • d’assurer le suivi des mesures prises pour protéger les salariés.

Ce document doit être actualisé au moins une fois par an, ainsi qu’en cas de modification significative des conditions de travail ou après un accident.

La présence d’animaux : un facteur de risque souvent négligé

La cohabitation entre les humains et les animaux dans un cadre professionnel peut prendre diverses formes : élevages, zoos, centres équestres, cabinets vétérinaires, fermes pédagogiques, mais aussi entreprises autorisant les animaux de compagnie ou travaillant en extérieur (forêts, campagnes, chantiers, etc.). Dans chacun de ces cas, la présence animale doit être intégrée à l’analyse des risques.

1. Risques physiques

Les blessures par morsure, coup de sabot, griffure ou bousculade représentent une menace sérieuse. Les animaux, même domestiqués, peuvent avoir des réactions imprévisibles en cas de stress ou de peur. Certains travailleurs peuvent aussi être confrontés à des chutes en tentant de maîtriser un animal ou en glissant sur des déjections.

2. Risques biologiques

Les zoonoses (maladies transmissibles de l’animal à l’homme) comme la leptospirose, la rage, la brucellose ou la toxoplasmose doivent impérativement être mentionnées dans le DUERP. Les salariés exposés à ces agents pathogènes doivent bénéficier de formations, d’équipements de protection et parfois de vaccinations spécifiques.

3. Risques allergiques

Le contact répété avec des poils, plumes, squames, ou encore les acariens présents dans les litières peut déclencher des allergies respiratoires ou cutanées. Ces troubles peuvent aller jusqu’à l’asthme professionnel, nécessitant des aménagements de poste.

4. Risques psychologiques

La peur des animaux (zoophobie) peut engendrer un stress chronique ou des crises d’angoisse chez certains employés, compromettant leur bien-être au travail. Il est essentiel d’évaluer l’impact psychologique que peut avoir la présence d’animaux sur les collaborateurs.

Intégrer ces risques dans le DUERP

Pour une prise en compte efficace, il est recommandé de suivre les étapes suivantes :

  1. Observation du terrain : Identifier les lieux où les contacts avec des animaux ont lieu et les situations à risque.
  2. Évaluation des expositions : Estimer la fréquence, la durée et la nature des interactions entre les salariés et les animaux.
  3. Identification des mesures existantes : Recenser les dispositifs de protection déjà en place (clôtures, équipements de protection, formations).
  4. Proposition de mesures complémentaires : Mettre en place des actions correctives : protocoles de sécurité, vaccinations, formations, signalétiques adaptées.

Exemples concrets d’actions de prévention

  • Former les salariés aux comportements à adopter face à un animal agressif ou imprévisible.
  • Installer des dispositifs de séparation sécurisés dans les zones sensibles.
  • Imposer le port de gants, bottes ou masques selon les situations.
  • Effectuer une surveillance vétérinaire régulière des animaux présents.
  • Limiter l’accès aux zones animales aux seuls employés formés et habilités.

Responsabilité de l’employeur

L’employeur a l’obligation légale de garantir la santé et la sécurité de ses salariés. En cas d’accident ou de maladie liée à la présence d’animaux, sa responsabilité civile et pénale peut être engagée s’il n’a pas identifié ou prévenu le risque de manière adéquate dans le DUERP.

Conclusion

Le Document Unique ne doit pas être une simple formalité administrative. C’est un outil vivant, au service de la prévention. Intégrer les risques liés aux animaux dans l’évaluation globale est essentiel dans de nombreux secteurs. Cela permet non seulement de protéger les salariés, mais aussi d’instaurer un climat de confiance et de sécurité au travail. La prévention commence par la connaissance et l’anticipation des dangers, même ceux que l’on croit maîtrisés.

Enfin, une bonne gestion des interactions homme-animal est aussi le signe d’un management responsable, respectueux du vivant sous toutes ses formes.

Rédigé le  23 avril 2025 13:09  -  Lien permanent

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